Renvoyant dos à dos le dualisme et le monisme anthropologique, Paul Tillich défend la thèse de l’unité multidimensionnelle de la vie. Après une analyse des difficultés ontologiques de son principe de progressive actualisation ambiguë d’une essence non-ambiguë, nous interrogerons la portée théorique, dans l’ensemble de sa conception anthropologique, des interactions de la dimension de l’esprit avec les autres dimensions physique et psychique qui la précèdent dans l’ontogénèse. Paul Tillich développe-t-il suffisamment les interactions entre les dimensions de la vie et leurs ambiguïtés ? Si sa théologie systématique organise bien un cadre formel permettant de penser ces interactions, il se garde d’entamer un véritable dialogue avec les disciplines scientifiques qui renvoient les phénomènes de l’esprit à des explications de nature biologique ou psychique. Or, depuis l’époque de Paul Tillich, la dimension de l’esprit apparaît de moins en moins cloisonnée et distincte du reste de l’espace anthropologique. Continuer la lecture →