Résurrections surnaturelles, spirituelles et communautaires

Brève méditation dans le cadre de la paroisse de Rondchâtel,
dans le Jura Bernois, en Suisse.

Texte du jour Evangile de Luc 7,11-17 : Résurrection d’un jeune homme à Naïn

11 Or, Jésus se rendit ensuite dans une ville appelée Naïn. Ses disciples faisaient route avec lui, ainsi qu’une grande foule. 12 Quand il arriva près de la porte de la ville, on portait tout juste en terre un mort, un fils unique dont la mère était veuve, et une foule considérable de la ville accompagnait celle-ci. 13 En la voyant, le Seigneur fut pris de pitié pour elle et il lui dit : « Ne pleure plus. » 14 Il s’avança et toucha le cercueil ; ceux qui le portaient s’arrêtèrent ; et il dit : « Jeune homme, je te l’ordonne, réveille-toi. » 15 Alors le mort s’assit et se mit à parler. Et Jésus le rendit à sa mère. 16 Tous furent saisis de crainte, et ils rendaient gloire à Dieu en disant : « Un grand prophète s’est levé parmi nous et Dieu a visité son peuple. » 17 Et ce propos sur Jésus se répandit dans toute la Judée et dans toute la région.

Bref commentaire du texte biblique

Comment pouvons-nous réagir aujourd’hui face à un tel texte ? Tout d’abord, il me semble très difficile, et même un peu désolant, de vouloir prouver à tout prix que Jésus était capable de ressusciter des vrais morts, c’est-à-dire des cadavres. On peut le croire, mais on peut aussi s’interroger à ce sujet. La foi chrétienne ne repose pas sur de telles certitudes.

Cependant, en tous les cas, dans notre texte de l’Evangile de Luc rayonne l’ambiance très positive et bénéfique de l’Evangile. On y voit Jésus « pris de pitié » pour une femme malheureuse en raison de la perte de son fils unique, ce qui indique beaucoup de tendresse de la part de Jésus et un grand soin accordé à la vie humaine. L’attention aux malheurs des femmes était plutôt rare à l’époque au Moyen-Orient, et elle est aujourd’hui encore très insuffisante, et même dramatique, dans de nombreux pays.

On apprend ensuite que Jésus « rendit à sa mère » l’enfant, ce que l’on peut interpréter comme le soin de Jésus de recomposer les liens affectifs au sein des familles divisées ou détruites par divers malheurs. Dans nos paroisses aussi, qui sont de grandes familles d’Eglise locale, nous pouvons souhaiter ce genre de retrouvailles familiales, au travers de groupes qui reprennent vie, alors que tout va plutôt dans le sens de l’abandon.

En conclusion, sans trop nous interroger sur la question des résurrections surnaturelles – qui est pour finir secondaire car elle est hors de notre portée et n’évite pas à de tels ressuscités de mourir à nouveau – on peut admirer dans l’Evangile que Jésus crée perpétuellement de nouvelles résurrections spirituelles, familiales, communautaires. L’Evangile insuffle un dynamisme de vie dans l’Eglise, l’invitant à se renouveler, à redémarrer avec une vraie perspective de joie, de créativité et de motivation.

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