Prédication de Vendredi Saint : L’accusation réciproque de détruire le Temple

Vendredi Saint, précédant le dimanche de Pâques, est la fête chrétienne commémorant la mort en croix de Jésus, désigné par les chrétiens comme étant le Christ, le Messie. Enquête : Dans les récits de la Passion du Christ, les citations de Jésus à propos de la destruction du Temple de Jérusalem ne concordent pas, donnant l’impression que les prêtres du Sanhédrin et Jésus s’accusent mutuellement de la destruction de l’édifice.

Voir la liste de mes prédications ordonnées par références bibliques.

Evangile de Matthieu 24,1-3 – Annonce de la destruction du Temple

1 Jésus était sorti du temple et s’en allait. Ses disciples s’avancèrent pour lui faire remarquer les constructions du temple. 2 Prenant la parole, il leur dit : « Vous voyez tout cela, n’est-ce pas ? En vérité, je vous le déclare, il ne restera pas ici pierre sur pierre : tout sera détruit. » 3 Comme il était assis, au mont des Oliviers, les disciples s’avancèrent vers lui, à l’écart, et lui dirent : « Dis-nous quand cela arrivera, et quel sera le signe de ton avènement et de la fin du monde. »

Evangile de Matthieu 26,59-68 – Jésus devant le Sanhédrin

59 Or les grands prêtres et tout le Sanhédrin cherchaient un faux témoignage contre Jésus pour le faire condamner à mort ; 60 ils n’en trouvèrent pas, bien que beaucoup de faux témoins se fussent présentés. Finalement il s’en présenta deux qui 61 déclarèrent : « Cet homme a dit : “Je peux détruire le sanctuaire de Dieu et le rebâtir en trois jours.” » 62 Le Grand Prêtre se leva et lui dit : « Tu n’as rien à répondre ? De quoi ces gens témoignent-ils contre toi ? » 63 Mais Jésus gardait le silence. Le Grand Prêtre lui dit : « Je t’adjure par le Dieu vivant de nous dire si tu es, toi, le Messie, le Fils de Dieu. » 64 Jésus lui répond : « Tu le dis. Seulement, je vous le déclare, désormais vous verrez le Fils de l’homme siégeant à la droite de la Puissance et venant sur les nuées du ciel. » 65 Alors le Grand Prêtre déchira ses vêtements et dit : « Il a blasphémé. Qu’avons-nous encore besoin de témoins ! Vous venez d’entendre le blasphème. 66 Quel est votre avis ? » Ils répondirent : « Il mérite la mort. » 67 Alors ils lui crachèrent au visage et lui donnèrent des coups ; d’autres le giflèrent. 68 « Pour nous, dirent-ils, fais le prophète, Messie : qui est-ce qui t’a frappé ? »

Passage parallele dans l’Evangile de Marc 14,56-59

56 Car beaucoup portaient de faux témoignages contre lui, mais les témoignages ne concordaient pas. 57 Quelques-uns se levaient pour donner un faux témoignage contre lui en disant : 58 « Nous l’avons entendu dire : “Moi, je détruirai ce sanctuaire fait de main d’homme et, en trois jours, j’en bâtirai un autre, qui ne sera pas fait de main d’homme.” » 59 Mais, même de cette façon, ils n’étaient pas d’accord dans leur témoignage.

Evangile de Matthieu 27,38-44 – Jésus crucifié

38 Deux bandits sont alors crucifiés avec lui, l’un à droite, l’autre à gauche. 39 Les passants l’insultaient, hochant la tête 40 et disant : « Toi qui détruis le sanctuaire et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es le Fils de Dieu, et descends de la croix ! » 41 De même, avec les scribes et les anciens, les grands prêtres se moquaient : 42« Il en a sauvé d’autres et il ne peut pas se sauver lui-même ! Il est Roi d’Israël, qu’il descende maintenant de la croix, et nous croirons en lui ! 43 Il a mis en Dieu sa confiance, que Dieu le délivre maintenant, s’il l’aime, car il a dit : “Je suis Fils de Dieu !” » 44 Même les bandits crucifiés avec lui l’injuriaient de la même manière.

Evangile de Jean 2,13-22 – La purification du Temple

13 La Pâque juive était proche et Jésus monta à Jérusalem. 14 Il trouva dans le temple les marchands de bœufs, de brebis et de colombes ainsi que les changeurs qui s’y étaient installés. 15 Alors, s’étant fait un fouet avec des cordes, il les chassa tous du temple, et les brebis et les bœufs ; il dispersa la monnaie des changeurs, renversa leurs tables ; 16 et il dit aux marchands de colombes : « Otez tout cela d’ici et ne faites pas de la maison de mon Père une maison de trafic. » 17 Ses disciples se souvinrent qu’il est écrit : Le zèle de ta maison me dévorera18 Mais les autorités juives prirent la parole et lui dirent : « Quel signe nous montreras-tu, pour agir de la sorte ? » 19 Jésus leur répondit : « Détruisez ce temple et, en trois jours, je le relèverai. » 20 Alors ces Juifs lui dirent : « Il a fallu quarante-six ans pour construire ce temple et toi, tu le relèverais en trois jours ? » 21 Mais lui parlait du temple de son corps. 22 Aussi, lorsque Jésus se releva d’entre les morts, ses disciples se souvinrent qu’il avait parlé ainsi, et ils crurent à l’Ecriture ainsi qu’à la parole qu’il avait dite.

Actes des Apôtres 6,12-15 – Etienne devant le Sanhédrin

12 Ils ameutèrent le peuple, les anciens et les scribes, se saisirent d’Etienne à l’improviste et le conduisirent au Sanhédrin. 13 Là ils produisirent de faux témoins : « L’homme que voici, disaient-ils, tient sans arrêt des propos hostiles au Lieu saint et à la Loi ; 14 de fait, nous lui avons entendu dire que ce Jésus le Nazôréen détruirait ce Lieu et changerait les règles que Moïse nous a transmises. » 15 Tous ceux qui siégeaient au Sanhédrin avaient les yeux fixés sur lui, et ils virent son visage comme le visage d’un ange.

Prédication de Vendredi Saint 7 avril 2023 à l’Eglise de Péry, dans le Jura Bernois, en Suisse

Entre son arrestation et sa crucifixion, selon les quatre évangiles du Nouveau Testament, Jésus subit deux interrogatoires : Le premier par le Sanhédrin, c’est-à-dire le conseil suprême qui gouvernait le peuple juif, qui comptait 71 membres et était présidé par le Grand Prêtre de ce temps, Caïphe ; puis le second par le gouverneur Ponce Pilate, préfet de la province romaine de Judée, intégrée à l’Empire Romain depuis 63 av. J.-C. L’Evangile de Luc ajoute un interrogatoire par Hérode, très odieux (Lc 23,6-12) et l’Evangile de Jean ajoute un interrogatoire par Hanne, le beau-père de Caïphe (Jn 18,13-27).

L’interrogatoire par le Sanhédrin a un caractère théologique. Les prêtres juifs cherchent à savoir quel rapport Jésus entretient avec le Temple de Jérusalem, centre de la religion juive, et s’il se considère comme le Messie attendu, ce qui serait à leurs yeux un blasphème. L’interrogatoire par Pilate a un caractère juridique et politique. Le gouverneur cherche à savoir si Jésus a commis une faute réelle, indépendamment des questions théologiques qu’il soulève parmi les prêtres, et si la population souhaite le voir libéré ou condamné.

Jésus devant le Sanhédrin – Le faux témoignage au sujet de la destruction du Temple

Je me concentre ici sur la première partie de l’interrogatoire par le Sanhédrin, récit qui ne figure que chez Marc (14,55-60) et Matthieu (26,59-63). Ces deux évangélistes disent que « les grands prêtres et tout le Sanhédrin cherchent un faux témoignage contre Jésus en vue de le faire mourir, et ils n’en trouvent pas ». Marc précise que plusieurs témoignages ne concordent pas. Finalement, deux (Mt) ou plusieurs (Mc) faux témoins, selon ces deux évangélistes, avancent l’accusation suivante, ici selon la version de Matthieu : « Cet homme a dit : Je peux détruire le sanctuaire de Dieu et le rebâtir en trois jours. » (Mt 26,61).

Marc complète ce faux témoignage par deux brèves explications de Jésus qui sont de la plus haute importance pour notre propos : « Je détruirai ce temple construit par des mains humaines, et en trois jours j’en bâtirai un autre qui ne sera pas une œuvre humaine. » (Mc 14,58). Il se peut que la condamnation à mort de Jésus soit liée à ces deux petites explications de Jésus que Marc seul a conservées. Elles conduisent en effet les prêtres à supposer que Jésus veut remplacer (ou même détruire !) le temple de pierre par un autre type de temple, et cela menace en profondeur leurs propres intérêts et leurs vues religieuses. Un temple « qui ne sera pas une œuvre humaine », selon le projet de Jésus, c’est un temple qui se passe d’un édifice sacré. Il s’agit d’un temple intérieur, spirituel, qui du coup permet une foi universelle, non attachée à un temple spécifiquement localisé en Israël.

Précisions donc, à ce point – car c’est un élément fondamental de l’enquête – que Matthieu et Marc considèrent qu’il s’agit là d’un faux témoignage, et donc que Jésus n’a jamais prononcé une telle parole de menace contre le Temple de pierre de Jérusalem, dont la rénovation avait commencé en 19 ou 20 avant J.-C. par l’initiative d’Hérode le Grand !

La prophétie de Jésus concernant la future destruction du Temple

Les quatre évangiles bibliques s’accordent cependant sur une autre parole que Jésus aurait vraiment prononcée au sujet de Temple : « En vérité, je vous le déclare, il ne restera pas ici pierre sur pierre : tout sera détruit » (Mt 24,2). Voici donc, si l’on s’en tient à la logique des récits de Marc et de Matthieu, la vérité et l’erreur : Jésus aurait annoncé, dans ses discours sur la fin du monde, que le Temple de Jérusalem allait être prochainement détruit. Il fut en effet terminé en 63 après J.-C. et détruit sept ans plus tard, en 70 par les Romains. Puis, dans un deuxième temps, les faux témoins du Sanhédrin auraient déformé cette prophétie de Jésus concernant la future destruction du Temple en ajoutant le mensonge selon lequel il aurait prétendu détruire lui-même le Temple et le rebâtir en trois jours.

Toujours selon les Evangiles de Marc et Matthieu (car Luc et Jean n’en parlent pas) ce témoignage mensonger aurait eu la vie longue, ayant peut-être été diffusé parmi le peuple par des adversaires de Jésus dans l’intention de le discréditer. En effet, alors que Jésus est crucifié, Marc et Matthieu indiquent que « les passants l’insultaient en hochant la tête ; ils disaient : Toi qui détruis le temple et le rebâtis en trois jours, sauve-toi toi-même, si tu es le Fils de Dieu, et descends de la croix ! » (Mt 27,39-40, voir aussi Mc 15,29-30). On a l’impression ici que les passants devinent confusément ou présupposent un lien entre la destruction du Temple et la mort de Jésus : Cet homme a prétendu détruire le Temple, et c’est son corps qui est détruit ! Eh bien maintenant, qu’il rebâtisse son corps comme il l’a prétendu, s’il le peut ! On se moquerait donc de Jésus sur la base d’une phrase qu’il n’aurait pas prononcée.

Le martyr d’Etienne dans les Actes des apôtres

Bien plus tard, lors du martyr d’Etienne raconté au début du livre des Actes des Apôtres, les mêmes accusations sont portées contre Etienne et Jésus : « Ils [le Sanhédrin] amenèrent aussi des faux témoins qui déclarèrent : Cet individu ne cesse pas de parler contre notre saint temple et contre la loi de Moïse ! Nous l’avons entendu dire que ce Jésus de Nazareth détruira le temple et changera les coutumes que nous avons reçues de Moïse. » (Ac 6,13-14). On perçoit bien ce qui inquiète les prêtres, et on peut les comprendre : Au-delà de la question du Temple de Jérusalem, les profonds bouleversements que le discours de Jésus apporte à la religion juive pourraient déstabiliser le peuple juif dans son entier.

A ce point, l’enquête semble terminée et l’affaire éclaircie, avec ce constat qu’un faux témoignage contre Jésus s’est propagé parmi les juifs afin de le discréditer en le faisant passer pour un ennemi de l’identité nationale et religieuse d’Israël, telle qu’elle était matérialisée dans le Temple de Jérusalem ; alors que Jésus se serait limité à annoncer la proche destruction du Temple sans prétendre en être l’acteur : Il y a là un exemple saisissant du tort que l’on peut commettre envers quelqu’un en déformant ses propos !

La version de Jean : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai

Tout serait résolu, en effet, s’il n’y avait pas dans l’Evangile de Jean (que l’on sait être écrit plus tardivement par rapport aux trois autres), le récit de cet échange de paroles entre Jésus et les autorités juives, dans le Temple de Jérusalem, après qu’il se fut servi d’un fouet pour en chasser les marchands :

« Les autorités juives lui demandèrent : Quel signe extraordinaire peux-tu nous montrer pour avoir le droit d’agir ainsi ? Jésus leur répondit : Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai. –  On a mis quarante-six ans pour bâtir ce temple, et toi, tu le relèveras en trois jours ? lui répliquèrent-ils.  Mais le temple dont parlait Jésus, c’était son corps. Plus tard, quand Jésus ressuscita d’entre les morts, ses disciples se rappelèrent qu’il avait dit cela ; et ils crurent à l’Écriture et aux paroles que Jésus avait dites. » (Jn 2,18-22).

Voici donc une nouvelle pièce à l’enquête qui ajoute une troisième version de ce que Jésus aurait vraiment dit. A partir de là, la recherche s’embrouille de façon excessive : il ne sera plus possible de déterminer exactement ce que Jésus a dit, et ce qui relève du faux témoignage ! Les témoins convoqués par le Sanhédrin n’ont certainement pas référé les paroles exactes de Jésus, mais il n’est pas simple de déterminer ce qu’elles furent. Peut-être Jésus s’est-il exprimé plusieurs fois, de façon un peu différente, sur ce thème.

En effet, aussi étrange que cela puisse paraître, selon Jean, Jésus ne dit pas que lui-même détruira le temple, mais que les autorités juives le détruiront (ce qui, évidemment, est complètement différent !) : « Détruisez ce temple, et en trois jours je le relèverai ». Est-ce l’erreur d’un copiste ? C’est peu probable. Ici, nous devons admettre que selon Jean, Jésus a effectivement fait le lien entre le destin du Temple et son destin personnel. Et nous pouvons tenter d’interpréter son affirmation ainsi : Si par leur rigidité religieuse et spirituelle, les juifs provoqueront la destruction du Temple de Jérusalem par les Romains, Jésus, lui, va relever le temple, mais d’une manière complètement différente. Nous pouvons donc imaginer, même si cela ne peut pas être démontré avec certitude, que Jésus et les prêtres du Sanhédrin se sont renvoyés l’un l’autre la responsabilité de la future destruction du Temple de Jérusalem : Les prêtres accusant Jésus de détourner la piété du Temple, Jésus accusant les prêtres de provoquer la destruction romaine du Temple en raison de leur intransigeance religieuse.

A propos de la nature du nouveau temple édifié par Jésus, l’évangéliste Jean donne l’explication que nous attendons depuis le début de l’enquête : « Mais le temple dont parlait Jésus, c’était son corps. » Ce que Marc avait à peine osé soupçonner, en précisant que le temple « ne sera pas une œuvre humaine », Jean l’énonce clairement : Le corps de Jésus est le nouveau temple, et cette conception de la sacralité de l’être humain rend désuet le Temple matériel de la Ville sainte. Avec cette intériorisation du temple, une page se tourne dans l’histoire des religions. Remarquons toutefois qu’en chassant les vendeurs du Temple physique, Jésus semble accorder une certaine valeur spirituelle à cet édifice, ce qui n’est pas très compatible avec son projet de le remplacer par son propre corps.

Conclusion : Quand le Temple devient corps

En conclusion, les événements conduisant à la mort de Jésus sont dignes d’une véritable enquête policière, si complexe qu’elle ne permet pas de clarifier l’historicité de tous les discours et de leurs interprétations. Une chose cependant semble établie : Les propos de Jésus concernant la destruction et la reconstruction du Temple de Jérusalem, en lien à sa propre mort et à sa résurrection, difficiles à reconstituer exactement, constituent une des principales pièces d’accusation à l’origine de sa condamnation à mort. Amen.

Remarques exégétiques hors prédication

  1. Les interrogatoires de Jésus par le Sanhédrin dans les Evangiles de Marc et Matthieu se situent dans leur partie finale, relatant la Passion du Christ. On notera par contre que l’échange entre les prêtres et Jésus dans le Temple de Jérusalem est placé tout au début de l’Evangile de Jean (chapitre 2), tandis que les passages parallèles relatant cet épisode se situent à la fin des Evangiles de Marc, Matthieu et Luc (respectivement chapitres 11, 21 et 19), au début des récits de la Passion. Ce décalage laisse penser que l’évangéliste Jean considère son Evangile entier comme un long récit de la Passion, lors duquel Jésus se confronte aux prêtres dans le Temple de Jérusalem dès le début de son ministère.
  2. Si l’on prend vraiment au sérieux l’affirmation de Jésus en Jean 2,19 (« Détruisez ce temple et, en trois jours, je le relèverai. »), on peut se demander jusqu’à quel point les témoins accusant Jésus au Sanhédrin selon Marc et Matthieu sont véritablement de faux témoins, car les paroles qu’ils prêtent à Jésus (« Je peux détruire le sanctuaire de Dieu et le rebâtir en trois jours. ») ne diffèrent que dans leur première partie de son affirmation en Jean 2,19.
  3. En Jean 2,21 « Mais lui parlait du temple de son corps. », observons que l’évangéliste Jean évite de placer dans la bouche de Jésus l’affirmation selon laquelle il considère explicitement son corps comme étant le temple de Dieu. Sans doute le quatrième évangéliste se rend-il compte que cette interprétation subtile de l’incarnation humaine du temple a vraisemblablement dû être très étrangère à la pensée du Jésus historique, de sorte que Jean préfère la présenter comme une interprétation théologique qu’il exprime lui-même à propos de Jésus.
  4. Etant donné qu’il est probable que les Evangiles aient été écrits après la destruction du Temple de Jérusalem en 70 après J.-C., il se peut que leurs textes soient influencés par cet événement historique, de sorte que les débats au sujet du Temple tels que relatés dans les Evangiles sont en fait marqués par les tensions liées à cette nouvelle situation religieuse.

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