Le jugement, la grâce et la veille

Deux prédications pour tenter de cerner les fondamentaux du christianisme, entreprise périlleuse s’il en est, et pourtant nécessaire pour expliquer la foi chrétienne à celle ou celui qui en demanderait le sens premier ; cette personne étant soit submergée par une quantité de connaissances dont elle ne sait lesquelles sont les principales, soit parce qu’analphabète en matières religieuses, elle ignore tout du christianisme.

Culte du dimanche 10 novembre 2019 à Vauffelin :
Tentative d’immersion au cœur de la foi chrétienne.

Esaïe 6,1-9

1L’année de mort du rois Ozias, je vis le Seigneur assis sur un trône très élevé.
Sa traîne remplissait le temple.
2Des séraphins se tenaient au-dessus de lui. Ils avaient chacun six ailes : deux pour se couvrir le visage, deux pour se couvrir les pieds et deux pour voler.
3Ils se criaient l’un à l’autre : « Saint, saint, saint, le SEIGNEUR de l’univers, sa gloire remplit toute la terre ! »
4Les pivots des portes se mirent à trembler à la voix de celui qui criait, et le temple se remplissait de fumée.
5Je dis alors : « Malheur à moi ! Je suis perdu, car je suis un homme aux lèvres impures, j’habite au milieu d’un peuple aux lèvres impures et mes yeux ont vu le roi, le SEIGNEUR de l’univers. »
6L’un des séraphins vola vers moi, tenant dans sa main une braise
qu’il avait prise avec des pinces sur l’autel.
7Il m’en toucha la bouche et dit : « Dès lors que ceci a touché tes lèvres, ta faute est écartée, ton péché est effacé. »
8J’entendis alors la voix du Seigneur qui disait : « Qui enverrai-je ? Qui donc ira pour nous ? » et je dis : « Me voici, envoie-moi ! »
9Il dit : « Va, tu diras à ce peuple : Ecoutez bien, mais sans comprendre, regardez bien, mais sans reconnaître.

Évangile de Luc 18,9-14

9Il dit encore la parabole que voici à certains qui étaient convaincus d’être justes et qui méprisaient tous les autres :
10« Deux hommes montèrent au temple pour prier ; l’un était Pharisien et l’autre collecteur d’impôts.
11Le Pharisien, debout, priait ainsi en lui-même : “O Dieu, je te rends grâce de ce que je ne suis pas comme les autres hommes, qui sont voleurs, malfaisants, adultères, ou encore comme ce collecteur d’impôts.
12Je jeûne deux fois par semaine, je paie la dîme de tout ce que je me procure.”
13Le collecteur d’impôts, se tenant à distance, ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : “O Dieu, prends pitié du pécheur que je suis.”
14Je vous le déclare : celui-ci redescendit chez lui justifié, et non l’autre, car tout homme qui s’élève sera abaissé, mais celui qui s’abaisse sera élevé. »

Prédication

En ce jour où les enfants reçoivent leur première Bible, je vous invite à nous poser la question suivante, qui peut sembler incongrue, voire prétentieuse, mais qui me semble stimulante : Peut-on dégager un message principal de cette petite encyclopédie d’environ 80 livres qui constitue la Bible ? Cette question revient à nous demander s’il existe un noyau central du christianisme et de la foi chrétienne.

Je fais aujourd’hui le pari de répondre « oui » à cette question, tout en admettant qu’il existe de multiples manières d’exprimer ce « message central de la Bible ». D’ailleurs, l’étincelle qui m’a conduit à me poser cette question provient des textes bibliques de ce jour, qui me serviront de fil rouge dans cette tâche difficile de dire l’essentiel.

Une première vérité fondatrice me semble découler de la structure de la Bible chrétienne, qui comprend deux Testaments. Pourquoi deux, et pas un seul ? Cela suggère un dialogue à l’intérieur des Ecritures elles-mêmes. On pourrait dire que l’Ancien Testament pose une question et prépare la réponse, tandis que le Nouveau Testament y répond.

La structure primordiale du christianisme est donc celle d’un dialogue qui progresse au cours de l’histoire humaine, mais ce dialogue n’aurait pas de sens s’il n’était pas jalonné par les diverses expériences du divin des auteurs bibliques. La Bible présente un Dieu que l’on peut rencontrer au cours de l’histoire, et qui fonde une communauté de croyants. Un croyant qui fait l’expérience du Dieu de la Bible n’est jamais isolé, car les expériences de Dieu racontées dans la Bible établissent un trait d’union entre lui et les autres croyants.

L’expérience d’Esaïe me semble exemplaire de la façon dont se déroule cette rencontre : Le prophète commence par voir « le Seigneur assis sur un trône très élevé », et sa traîne remplissant le temple. Observons que le temple ne peut contenir que le bas du manteau du Seigneur, il ne peut en aucun cas contenir le trône lui-même. Nous avons là un premier indice significatif : la gloire de Dieu, et sa sainteté proclamée par l’ange, seront toujours infiniment supérieures à ce que peut contenir un temple fait de mains d’homme. En d’autres termes, la religion, symbolisée par le temple, n’arrive jamais à la hauteur de Dieu.

Cette expérience primordiale de la gloire et de la sainteté divines entraine une cascade d’événements qui forment l’aventure judéo-chrétienne de la rencontre de Dieu. Etrangement, les premières émotions d’Esaïe qui en résultent sont négatives. Les pivots des portes du temple se mettent à trembler et le temple se remplit de fumée. On sent bien que face à Dieu, tout l’édifice sacré ne fait pas le poids. Si Dieu ne le préservait pas, il serait entièrement détruit par la puissance divine. L’homme a donc des raisons de craindre cette présence de Dieu dans le temple, qui est tout aussi fascinante que terrifiante.

Le prophète semble littéralement atterré, il s’écrie : « Malheur à moi ! Je suis perdu, mes lèvres sont impures et mes yeux ont vu le roi ». Se sentant confusément coupable au fond de lui-même, ou insuffisamment digne de se tenir face à Dieu, Esaïe craint le jugement divin. Il serait donc erroné d’envisager la rencontre avec Dieu comme une expérience entièrement positive, dénuée d’inquiétudes et d’angoisses. Le texte suggère qu’il est humainement impossible de conserver son intégrité personnelle en présence de Dieu.

Tôt ou tard, avant que la surprise libératrice du pardon n’intervienne pour le rassurer, le croyant sera placé face à ses contradictions, et se sentira mis en échec devant Dieu.

L’expérience du pardon, « ta faute est écartée », libère Esaïe de la peur de la réprobation, mais elle entraine une nouvelle difficulté, celle de sa mission : « Qui enverrai-je ? Qui dont ira pour nous ? et je dis : Me voici, envoie-moi ! », répond Esaïe. Cette mission reçue de Dieu confirme au croyant qu’il est réhabilité, que sa dignité est rétablie, mais elle l’expose à une nouvelle forme de déception en cas d’échec de cette mission. Si son entreprise échoue, le croyant risque de se sentir indigne de l’aide de Dieu et à nouveau rejeté.

Cette expérience du divin, présentée à plusieurs reprises dans l’Ancien Testament, dessine donc déjà un cheminement psychologique lié à la foi : Une première prise de conscience de notre propre insuffisance est nécessaire, et elle produit l’effondrement de l’image de soi : « Malheur à moi, je suis perdu ». Puis, dans un deuxième temps, cette mise en abîme de l’identité du soi est compensée par une réhabilitation et un engagement qui la confirme.

On peut imaginer ce que l’incroyant contestera : Pourquoi Dieu confronte-t-il l’homme à sa nullité, pour le réhabiliter ensuite ? Pourquoi y a-t-il ces deux étapes contradictoires du jugement et de la grâce ? La réponse pourrait être : Parce que la relation à Dieu est une histoire faite d’étapes, justement ! Elle épouse les hauts et les bas de l’existence humaine.

Nous avons dit au début que l’Ancien Testament pose une question, et que le Nouveau Testament y répond. Or, de prime abord, la parabole de l’Evangile de Luc lue ce matin ne semble pas apporter grand-chose de nouveau au texte de la vocation d’Esaïe. Et pourtant si : l’histoire racontée par Jésus achève de sortir le message de son enveloppe religieuse. Elle décrit un problème spécifiquement et universellement humain. Sans trône ni gloire, Dieu se présente comme le révélateur et le consolateur de notre difficulté à être hommes.

Les deux hommes de la parabole sont aux prises avec la même difficulté, mais ils envisagent de la résoudre de manière opposée. Le Pharisien résout le problème de son insuffisance humaine en la niant purement et simplement : « je te rends grâce que je ne suis pas comme les autres hommes, voleurs, malfaisants, adultères… ». Il s’installe ainsi dans l’illusion prétentieuse d’échapper à la condition de tous. Contrairement à ce qui se passe dans le récit d’Esaïe, la présence de Dieu dans le temple ne le terrifie nullement.

Le collecteur d’impôts n’est pas beaucoup plus avancé : « il ne voulait même pas lever les yeux au ciel, mais il se frappait la poitrine en disant : Oh Dieu, prend pitié du pécheur que je suis ». En lisant attentivement, on constate que lui non plus ne parvient pas à accepter sa condition de pécheur. Il a le sentiment d’avoir perdu la face devant Dieu, et rempli de honte, il baisse les yeux. Comment pourrait-il vivre sa vie entière ainsi effondré ?

Dans cette parabole du Nouveau Testament, Dieu n’agit presque plus : il se présente comme l’observateur bienveillant de ces deux écueils humains de l’orgueil et de la honte. Le miracle ne se situe plus dans l’apparition tonitruante de la gloire de Dieu dans le temple, mais dans la capacité de l’Evangile à surmonter l’impasse de la réalité humaine.

Tout est dit devant Dieu : Un homme veut nier ses fautes, et c’est invivable. Un autre homme étouffe sous le poids de ses fautes, et c’est tout aussi invivable. Mais le collecteur d’impôts a déjà franchi une étape de plus : il est tombé dans l’abîme du désespoir de tout homme mortel, que le Pharisien essaye encore d’éviter par une prétention injuste.

Voilà pourquoi, selon la parabole, le collecteur d’impôts s’en retourne chez lui justifié, contrairement au Pharisien, mais il n’en sait encore rien. Tôt ou tard, il découvrira que la sortie de l’abîme passe par le regard bienveillant que Dieu pose sur lui, ce regard qui seul calme la tempête intérieure, apaise le trouble du soi confronté à lui-même. Amen

Culte du dimanche 1er décembre 2019 à Orvin :
La veille spirituelle définit l’attitude chrétienne par excellence.

ÉPÎTRE aux Hébreux 11,8-10

8Par la foi, répondant à l’appel, Abraham obéit et partit pour un pays qu’il devait recevoir en héritage, et il partit sans savoir où il allait.
9Par la foi, il vint résider en étranger dans la Terre promise, habitant sous la tente avec Isaac et Jacob, les cohéritiers de la même promesse.
10Car il attendait la ville munie de fondations, qui a pour architecte et constructeur Dieu lui-même.

Évangile de Matthieu 24,35-44

35Le ciel et la terre passeront, mes paroles ne passeront pas.
36« Mais ce jour et cette heure, nul ne les connaît, ni les anges des cieux, ni le Fils, personne sinon le Père, et lui seul.
37Tels furent les jours de Noé, tel sera l’avènement du Fils de l’homme ;
38car de même qu’en ces jours d’avant le déluge, on mangeait et on buvait,
l’on se mariait ou l’on donnait en mariage, jusqu’au jour où Noé entra dans l’arche,
39et on ne se doutait de rien jusqu’à ce que vînt le déluge, qui les emporta tous. Tel sera aussi l’avènement du Fils de l’homme.
40Alors deux hommes seront aux champs : l’un est pris, l’autre laissé ;
41deux femmes en train de moudre à la meule : l’une est prise, l’autre laissée.
42Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur va venir.
43Vous le savez : si le maître de maison connaissait l’heure de la nuit à laquelle le voleur va venir, il veillerait et ne laisserait pas percer le mur de sa maison.
44Voilà pourquoi, vous aussi, tenez-vous prêts, car c’est à l’heure que vous ignorez que le Fils de l’homme va venir.

Prédication

On parle aujourd’hui d’intelligence artificielle, de machines pensantes, et l’on se demande ce qui différencie encore le cerveau humain d’un super-ordinateur ?

Prenez l’exemple d’un drone tueur, il doit être capable de repérer sa cible en mouvement, puis d’atteindre sa victime par guidage électronique d’un missile tout en corrigeant sa propre trajectoire en fonction des vents qui l’entourent. Cela suppose un calcul permanent, si rapide et complexe qu’aucun être humain ne serait capable de diriger à distance une telle machine tueuse sans ce que nous appelons aujourd’hui l’intelligence artificielle.

Mais s’agit-il vraiment d’intelligence ? Car celui qui a programmé la machine, c’est l’homme, et celui qui lui commande de détruire telle ou telle cible, c’est encore l’homme. La machine exécute magistralement, mais le véritable responsable, c’est l’homme.

Viendra-t-il le temps où les machines seront capables de décider elles-mêmes, au point que l’homme n’aura plus besoin d’intervenir ? Faudra-t-il parler de machines responsables ? De robots éthiques et de tribunaux chargés de juger les machines indignes ?

Je ne le sais pas, mais je ne le pense pas. Les hommes resteront des hommes, et les machines des machines, alors même que la frontière entre les deux s’amenuisera. Et il en va de même pour les animaux : nous ne pourrons jamais les tenir pour responsables de leurs actes comme le sont les hommes, aussi proches de nous soient-ils. On ne reproche pas à un buffle de charger sa victime.

Ce que la foi nous commande, et que les machines ne sont pas capables d’exécuter, c’est de veiller, ce qui est une manière très spéciale de regarder la réalité et d’y intervenir, et qui place l’être humain en démarcation vis-à-vis de la nature et de la technique, dans la lumière de la foi.

Évangile annonce solennellement : « Veillez donc, car vous ne savez pas quel jour votre Seigneur va venir ». Est-ce la connaissance de Dieu comme Seigneur ou l’ignorance du monde qui nous commande de veiller ? Les deux à la fois.

Comme les machines et les animaux, nous sommes soumis à l’ignorance de l’avenir : nous ne connaissons pas ce qui va advenir longtemps à l’avance. Nous pouvons prédire le temps qu’il fera une ou deux semaines à l’avance, mais plus on s’avance vers l’avenir, moins le calcul est précis, jusqu’à devenir complètement hasardeux.

Et pouvons-nous prédire les événements politiques ? Avant les votations et les élections, des sondages peuvent prédire les résultats avec une certaine marge, et des experts en tous domaines nous rendent attentifs aux dangers futurs afin de mieux les prévenir, mais tout leur savoir reste environné d’incertitudes et d’erreurs. Qui peut prédire, aujourd’hui, si le président des Etats-Unis Donald Trump sera destitué, réélu ou non ? Aucune machine ne pourrait calculer une telle prédiction, et cela indépendamment de sa puissance de calcul. Les événements futurs ont des causes si complexes et variées que toute tentative de calculer l’avenir butte sur ce que nous appelons les théories du chaos, qui brouille les données et les rend illisibles.

La première raison de veiller, comme le demande l’Evangile, est donc cette perpétuelle attention que nous devons exercer envers l’imprévisibilité du futur, ceci dans toutes les sphères et à tous les niveaux de notre existence. Sans cette inconnue à laquelle nous sommes toutes et tous confrontés et à laquelle nous devons faire face – qu’aurons-nous à souffrir ? quand allons-nous mourir ? – la vie ne serait pas la vie. Nous n’exerçons pas notre responsabilité dans un monde évident, mais dans une réalité remplie d’incertitudes et de valeurs ambïgues.

Veiller spirituellement, cela signifie se préparer en permanence au pire, afin d’accueillir le meilleur avec reconnaissance, et d’être préparés à résister, à surmonter les moments difficiles. Veiller, c’est garder les yeux fixés à la fois sur le monde et sur Dieu, pour peu que l’on croie en Dieu, ce dont les machines ne sont pas capables à mon sens, et Dieu seul sait si les animaux peuvent aussi « croire », du moins de manière qui nous est inconnue.

Croire en Dieu, voilà donc l’autre aspect de la veille chrétienne, inséparable de notre ignorance du monde. Comment pourrions-nous avoir – mortels que nous sommes – la connaissance de l’immortel ? Comment un être de chair et d’os peut-il croire en un Dieu immatériel ? Nous ne pouvons pas répondre à ces questions, qui restent sans réponse, à moins que nous parlions de révélation, mais c’est presque un pléonasme.

En effet, nous ne pouvons nous expliquer notre foi qu’en la renvoyant à Dieu lui-même, qui seul peut en être l’auteur. Mais un tel raisonnement tourne en boucle. Nous pouvons cependant jouir de la foi qui nous est donnée, bénéficier de cette espérance, qui nous place en démarcation de tous les événements possibles et imaginables, afin de pénétrer dans « la ville munie de [solides] fondations, qui a pour architecte et constructeur Dieu lui-même », selon les mots de l’épître aux Hébreux.

Je pense que la réalité de cette cité céleste, qui ne nous est accessible que par la foi, et qui dans le jargon de la Bible s’appelle « la nouvelle Jérusalem », est la plus grande surprise possible parmi de tous les événements qui pourraient se produire dans le monde. L’espérance ordinaire de la foi est en même temps le miracle le plus absolu qui soit, à savoir la réalisation du projet divin au travers et par delà l’histoire humaine.

J’aimerais souligner cette surprise radicale de la foi. Je pense qu’aucun ordinateur, aucun centre de calcul, aucune démonstration mathématique, aucun animal, aucun humain, ni aucun expert académique de quelque domaine que se soit, ne pourrait prédire l’advenue, ou l’irruption de cette cité céleste dans la réalité de notre vie.

Si nous ignorons déjà les événements futurs du monde, nous ignorons bien davantage les événements célestes et divins. Or, c’est justement à ce type d’événements totalement imprévisibles que la foi nous demande de croire. Et le plus surprenant dans tout cela, c’est que la foi affirme que ces événements divins – que nous appelons par exemple le Royaume de Dieu qui vient – apparaissent au croyant comme étant plus solides, plus inébranlables, et donc plus certifiants aussi, que tous les événements à peu près prévisibles du monde.

J’aimerais donc souligner dans un deuxième temps ce grand retournement de la foi : pour le croyant, le plus improbable devient le plus certain, et le plus habituel devient le plus incertain : aujourd’hui nous vivons, mais demain peut-être nous mourons. La vie est pour finir très passagère, et seule la foi nous relie à son élément éternel.

La veille spirituelle à laquelle nous appelle l’Evangile se nourrit donc des certitudes divines cachées dans foi pour faire face aux incertitudes bien visibles dans le monde. C’est ainsi que la foi ne nous soustrait pas au monde, mais elle nous accorde un fondement hors du monde pour mieux faire face aux dérives du monde. Car le monde dévie toujours d’une manière ou d’une autre, et si nous ne veillons pas, nous dévions avec le monde.

Ce qui en définitive confirme la vérité de l’Evangile, ce n’est donc pas son grand succès planétaire, qui est pourtant réel en deux mille ans d’histoire, mais plutôt sa capacité à subsister, à résister, à rester éveillé et à renaître toujours d’une nouvelle manière, malgré toutes les critiques que l’on peut à juste titre ou non formuler contre la foi chrétienne. Depuis deux millénaires, on ne compte plus les erreurs et les malheurs des Eglises, et pourtant la foi en l’Evangile est toujours là. Aussi fraîche et pure qu’un nouveau-né, elle nous dirige vers Noël. Amen

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